à la page.

Un extrait du livre de Jean d'Ormesson:

"Autant l'avouer tout de suite.il y a quelque chose d'un peu risible et peut-être un peu poseur,qui m'a donné de grands bonheurs:c'était de nager dans la mer...et si j'ai aimé quelque chose dans mon passage parmi vous,et si long et si bref,c'est la Méditerranée...
Un jour d'été sur une des côtes de cette méditerranée orientale où tout a commencé il y 2500 ans,il s'est passé quelque chose.J'avais longtemps nagé dans une espèce de ravissement.Je sortais de l'eau.
Le soleil,là-haut,tapait toujours aussi fort.Le ciel était toujours aussi bleu et aussi implacable.Les cigales chantaient.Je m'asseyais sur un tronc d'arbre abattu par la tempête ou sur un bout de colonne renversée.Je rêvais à tous ceux qui étaient passés dans ces lieux aux temps d'Homère ou d'Alexandre,de Cléopâtre et de Marc-Antoine.J'étais là à mon tour.Un vertige me prenait.Peut-être à cause de mes deux heures de nage et de l'effort que je venais de fournir,les choses autour de moi basculaient d'un seul coup.Les arbres,les rochers,le soleil sur la mer,la beauté des couleurs et des formes,tout me devenait étranger.Il n'était plus qu'une question.Enivrante,pleine de promesses.Gigantesque,pleine de menaces.Je me disais:"qu'est-ce que je fais là ? pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien ?"

Athi,tu comprends,je pense,que décidément ce livre est fait pour toi !

En fait,il est fait pour être lu par tous.

Citation :

pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien ?

oui et "dans quel état j'erre ?"

sacripan a écrit:

Un extrait du livre de Jean d'Ormesson:

"Autant l'avouer tout de suite.il y a quelque chose d'un peu risible et peut-être un peu poseur,qui m'a donné de grands bonheurs:c'était de nager dans la mer...et si j'ai aimé quelque chose dans mon passage parmi vous,et si long et si bref,c'est la Méditerranée...
Un jour d'été sur une des côtes de cette méditerranée orientale où tout a commencé il y 2500 ans,il s'est passé quelque chose.J'avais longtemps nagé dans une espèce de ravissement.Je sortais de l'eau.
Le soleil,là-haut,tapait toujours aussi fort.Le ciel était toujours aussi bleu et aussi implacable.Les cigales chantaient.Je m'asseyais sur un tronc d'arbre abattu par la tempête ou sur un bout de colonne renversée.Je rêvais à tous ceux qui étaient passés dans ces lieux aux temps d'Homère ou d'Alexandre,de Cléopâtre et de Marc-Antoine.J'étais là à mon tour.Un vertige me prenait.Peut-être à cause de mes deux heures de nage et de l'effort que je venais de fournir,les choses autour de moi basculaient d'un seul coup.Les arbres,les rochers,le soleil sur la mer,la beauté des couleurs et des formes,tout me devenait étranger.Il n'était plus qu'une question.Enivrante,pleine de promesses.Gigantesque,pleine de menaces.Je me disais:"qu'est-ce que je fais là ? pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien ?"

Athi,tu comprends,je pense,que décidément ce livre est fait pour toi !

En fait,il est fait pour être lu par tous.

il aime l'eau et nager, c'est un copain à moi alors !

Nemo a écrit:

Citation :

pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien ?

oui et "dans quel état j'erre ?"

ça me rappelle brice, il disait toujours ça !

"Il faudra que nous parlions un jour,dit Isabelle.
-Un jour ? Et qu'est-ce que nous faisons en ce moment ? Mais vous êtes tous des inquiets.Trois fois pas an,dés que j'arrive dans ma famille,on commence par me demander:"quand reviendras-tu ?"
-Je réponds:"mais je suis là !"...vivre l'instant,c'est donc si difficile ?
reprit-elle comme pour elle-même.Ils voudraient tous vivre déjà demain;
mais demain,dans 2 jours,sera hier ! Il n'y a qu'aujourd'hui qui soit intéressant.Ils perdent un jour, chaque jour..."

C'est un extrait d'"une abeille contre la vitre" de Gilbert Cesbron.

Ce qui est amusant,c'est que Jean D'ormesson (j'en reviens encore à lui ) dans son livre,a une vision différente,étonnante pour moi ,quand il parle du présent.Il dit:"le présent:éternel.Le présent est une prison sans barreaux,un filet invisible qui nous enveloppe de partout,et nous n'en sortons jamais."
Personnellement,j'ai plutôt l'impression qu'il est inaccessible,et qu'il faut essayer de le vivre pleinement,mais nous n'y arrivons pas souvent.Moi,j'ai l'impression de gouter le présent quand j'écoute de la musique.Et vous,vous partagez l' impression de jean D'ormesson ?

la sagesse voudrait que l'on vive le plus intensément, en goutant chaque seconde le moment présent, parce que c'est ce que nous avons de plus "réel" c'est là où nous pouvons agir, faire ou ne pas faire, c'est là où nous vivons concrétement, nous sentons, nous aimons, avec notre corps, nos sens, c'est là où tout est possible, j'essaye de vivre chaque jour avec intensité, mais ça m'angoisse aussi au final, parce que ça devient effectivement comme une obligation, en tout cas j'essaye d'être le plus positif possible, mais ma grande angoisse c'est le temps, une journée c'est trés court, et si je n'ai pas fait quelque chose "de bien, de bon, d'exitant" dans ma journéee j'en ressors perturbée, déçue, de mauvaise humeur quoi ! c'est pathologique chez moi, je suis casi toujours dans un état nerveux de recherche créative, même si c'est pour tricoter un bonnet ! c'est pas être zen ça, c'est être angoissée je pense ! je me fais parfois penser au lapin dans alice, mais au lieu de dire je sui en retard, en retard, en retard, (ce qui est vrai aussi !).... je dis, je n'aurais pas le temps, pas le tmeps, pas le temps,... et souvent c'est terriblement stérile et surtout épuisant, mais j'ai de l'énergie (intérieur surtout) à revendre !

l'expression vivre et profitez au mieux du temps présent est la plus idiote qui soit.
le cinéaste tarkoski et il sait de quoi il parlait car le cinéma c'est capturer des morceaux de temps disait la notion du présent est la chose la plus floue qui soit, alors que le passé c'est quelquechose de concret de figé en soi dans son souvenir. le présent ça s'effrite c'est insaisissable ça s'écoule.il concluait que le but de la création est pas un remplissage de temps mais une mission, la mission de transmettre l'univers intérieur propre à l'artiste. tarkovski a fait seulement 7 films dans sa vie et ce sont tous des grands films.

je ne sais pas si la création a un but chez moi aujourd'hui, j'en viens à penser que c'est aussi du remplissage, par moment je vis ça comme une lutte pour survivre comme si l'arrêt de" recherches frénétiques", signifiait la mort, mais c'est surtout depuis que ma vie à changer, je ne crois pas que se soit représentatif, c'est plus une lutte pour ne pas sombrer, c'est identifiable, vous vous doutez de ce que c'est, c'est pas un mystère, je crois simplement que j'essaye de ne pas me noyer en attendant mieux, enfin j'espère qu'il y aura du mieux un jour, je veux dire un état plus serein, plus calme pour moi, apaisé quoi !

voilà ton but c'est de créer pour chasser ton angoisse et si tu remplis ce n'est qu'une conséquence je vois bien que tu as un univers bien à toi, un univers qui est pas là pour faire plaisir aux autres mais quelquechose de bien personnel.mais bon on pourra toujours me dire que c'est parceque j'ai un lien très affectueux pour toi et que mon jugement est par conséquent pas objectif.peut être que je me trompe mais c'est ma vérité à moi

alors dis moi de "bosser" dessus, au lieu de chercher des échapatoires ou des excuses ! le problème c'est que la vie courante me bouffe !
tout ce que je sais en fait et ça j'en suis certaine, c'est que quand je crois un peu à ce que je fais et que j'ai "une création" en route qui "m'exalte" en quelque sorte, toute ma vie en est transformée, elle prend un véritable sens et je plane très très haut ! c'est difficile à expliquer avec des mots, c'est un peu comme si alors je me suffisais à moi même et que tout prenait un sens !

Athisha a écrit:

alors dis moi de "bosser" dessus, au lieu de chercher des échapatoires ou des excuses !

je ne permettrais pas mimi ce ne sont pas des excuses ni des echappatoires j'ai trop de respect pour toi.

tu m'imagines dire à Kate "shake a leg lazy girl"

tu devrais peut-être ! pour les échapatoires si je me suis mal exprimée, c'est moi qui en cherche, pas toi !

non je ne crois pas que tu cherches des excuses ou des echappatoires, tu vis une evolution comme chacun ds sa vie

Pour clore cette année,un dernier extrait du livre de Jean D'ormesson:

Le rêve du Vieux

"Et l'évolution d'où sort-elle ?De rien,de l'air du temps,du hasard,de la nécessité ?La nécessité,les nombres,l'ordre des choses,ce ne serait pas moi ?Le hasard,la surprise,l'inattendu,ce ne serait pas moi ?Et le temps,ce n'est pas moi peut-être ? Je suis le tout et le rien.Le tout c'est moi.Et le rien aussi.Et quand ils croient qu'ils n'y a rien,c'est encore moi qui suis là.
Ils découvrent peu à peu mes lois et mes voies parce que je leur permets de les découvrir,et ils me les jettent à la figure en poussant des hauts cris:"le Vieux n'est plus bon à rien ! Le vieux est devenu inutile ! Si j'étais un des ces hommes qui se réclament des singes dont ils se savent différents,je leur lancerais :
"poussières d'étoiles ! mon cul !"

J'espère que Jean D'ormesson nous accompagnera encore pendant toute la nouvelle décennie qui commence.

Je commence 2011 comme j'ai fini 2010:avec une citation de Jean d'Ormesson.Encore ! Oui,mais vous allez voir,il parle des débuts,et justement comme on est en début d'année:
"Ce qu'il y a de mieux dans ce monde,de plus beau,de plus excitant,ce sont les commencements.L'enfance et les matins ont la splendeur des choses neuves.Naître est toujours un bonheur.Il y a dans tout début une surprise et une attente qui seront peut-être déçues mais qui donnent au temps qui passe sa couleur et sa vigueur."

"La sagesse,c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."

Une belle citation d'Oscar Wilde,trouvée dans un chocolat pendant les fêtes de Noël.
Et à propos de rêves:

Rêves. - Page 4

Pour illustrer le printemps qui a démarré de façon magnifique cette année,encore un extrait d'un livre de Cesbron:


"le printemps commençait à vieillir,à prendre ses habitudes,à faire l
la sieste. Les feuilles des arbres clairs remuaient doucement pour ne
pas s'endormir sur place."
Et dans un autre chapitre:

"le printemps tournait à l'été:c'en était fini de ses sautes
d'humeur,tombées de neige,ondées,courses du vent-fautes de
jeunesse ! Maintenant,le printemps était devenu une grande
personne:il tenait boutique de beau temps.
C'était au seuil de l'été fasteux,un de ces jours où les hommes se
déclarent la guerre parce qu'ils se sentents forts et qu'ils croient
qu'il fera toujours beau"

Gilbert Cesbron "les innocents de Paris"

jolie déco !

"Je me souviens...je me souviens...je me souviens d'un bain entre 3 rochers dans la baie de Fethyie qui est d'une beauté à couper le souffle,d'un autre dans la baie de Kekova où un olivier trés rond près d'une chapelle en ruine m'avait rendu presque fou de bonheur..." C'est encore mieux de lire ça au bord de la mer :

https://athisha.forumactif.org/t8p375-des-photos-de-vous-de-nous-des-autres#6373

Athi,il faut que tu avertisses ta maman:Jean d'Ormesson sera invité dans l'émission qu'importe le chemin sur France inter vendredi après 14h !!!