Libération.fr - AFP
«Louise-Michel» épate le festival de SundanceCinéma. La comédie subversive de Gustave Kervern et Benoît Delépine a obtenu une mention spéciale pour son originalité.
Le long métrage français Louise-Michel a été primé samedi au festival du film indépendant de Sundance, obtenant une mention spéciale du jury pour son «originalité». Déjà présenté aux festivals de Rome et Londres, il avait aussi obtenu le prix du meilleur scénario à San Sebastián.
Signé Benoît Delépine et Gustave Kervern, Louise-Michel est une comédie grinçante et subversive sur des ouvrières d’une usine textile française, licenciées pour cause de délocalisation sauvage en Chine, qui décident d’utiliser leurs indemnités pour embaucher un tueur à gages afin de «faire buter» le patron. Yolande Moreau et Bouli Lanners y excellent dans les rôles-titres - leurs deux prénoms accolés renvoyant à la célèbre figure militante. L’an dernier, un autre Français, Samuel Benchetrit, avait reçu au même festival Sundance le prix du meilleur scénario - ce qui en avait laissé plus d’un perplexe - pour J’ai toujours rêvé d’être un gangster, film qui était par la suite totalement passé inaperçu. Sorti sur les écrans français en décembre, Louise-Michel, produit par Mathieu Kassovitz et Benoît Jaubert, a en revanche reçu un accueil critique globalement très favorable et, grâce à un bon bouche à oreille, reste dans le top 20 hexagonal avec, à ce jour, plus de 300 000 entrées.
Le grand prix du festival dans la catégorie de fiction américaine a été remis à Push, adaptation du premier roman de Sapphire, publié en 1996, par Paul McGuigan (sortie française le 4 février), l’histoire d’une adolescente noire dans le quartier de Harlem, à New York, dans les années 80. Dans la catégorie du documentaire américain, c’est We Live in Public, sur la révolution internet vue à travers les yeux du pionnier du «cyberespace» Josh Harris, qui a triomphé.
Côté films étrangers, le jury a récompensé dans la catégorie fiction la Nana, une œuvre chilienne sur les tensions nées de l’arrivée d’une nouvelle bonne à tout faire dans un foyer, et, dans la catégorie du documentaire, le film britannique Rough Aunties, portrait des «anges-gardiennes» d’enfants abandonnés dans les rues de Durban, en Afrique du Sud.
Il s’agissait de la 25e édition du festival de Sundance, fondé par Robert Redford et considéré comme la «Mecque» du cinéma indépendant. Il était organisé à Park City (Utah) et présentait 120 films, dont 64 en compétition.
Au fil des années, le festival est devenu un endroit prisé des producteurs et grands studios hollywoodiens, qui viennent y faire leur marché. Des films comme Little Miss Sunshine, sorti en 2006,ont ainsi bénéficié du tremplin de Sundance.